lundi 29 octobre 2007

Fermons Gagnon et gagnons Fermont

***Pour faire suite à une discussion avec Zoreilles au sujet de l'exil vers le nord.

Dans les années 80 une ville minière du nord fut littéralement rasée après la fermeture de sa mine de fer. Ses habitants retournèrent s'établir un peu partout au Québec, d'autres gagnèrent Fermont quelque 200 km plus loin.

Fermont c'était la création d'une nouvelle ville nordique, inspirée de modèles scandinaves. Fermont c'était un mur de 1 km de long, un peu en forme de V qui protègeait le reste de la ville des vents dominants. Le mur c'était le centre-ville avec ses commerces, son clsc, ses bars, ses appartements, son école. Dans le mur il y avait des gens qui passaient des mois sans sortir à l'extérieur......

Je suis ''passé'' par Fermont. 10 ans.

En '87 Fermont pour moi c'était:
-Les déjeuners communautaires du dimanche matin au local des Mooses.
-Les soupers du vendredi soir. Les travailleurs arrivaient directement de la mine et déposaient leur boite à lunch sur des tablettes à l'entrée de la brasserie et les femmes venaient nous rejoindre. Une ambiance incroyable jusqu'à la fermeture. C'était tout le temps plein. Ça dansait,ça chantait.
-Ses autobus qui passaient dans la ville à chaque quart de travail.
-Ses clubs de hockey, de curling, de balle molle, de moto-neige, de ski de fond, de petits débrouillards, de photographie, de patinage artistique, de ....
-Les aurores boréales, les lunes gigantesques.
-Des équipements qui sortaient de la mine la nuit pour complèter des travaux entrepris par des organismes sans but lucratif mais chut! fallait pas l'dire. Les grands boss le savaient pas!
-La visite de nos familles à Noel et qu'on allait chercher '' au train ''.
-Les milliers de caribous qui sont passés près la ville et qu'on allait voir en famille comme pour une visite au zoo.


En '97 Fermont c'était devenu pour moi:
-Nos familles qui ne montaient plus nous voir.
-La coke (partout,partout,partout), les danseuses à gaffe, les video-poker.
-Les histoires d'infidélité qui se règlaient à coups de .12.
-Les conflits de travail.
-Le pacte de suicide de 3 jeunes étudiants natifs de Fermont et de Labrador City. Partis étudier à Québec ils sont retrouvés morts dans la région de Vancouver après un road trip en l'honneur de Kurt Cobain. L'un d'eux gardaient parfois mes enfants.
-Les chicanes avec les ''newfies'' dans les bars, la patinoire, les rues.
-Les maudits autobus que j'entendais passés quand j'venais de m'coucher pis qui m'réveillaient à 6 heures du matin les jours de congé.
-La maudite neige qui commençait à tomber à la fête du travail pis qui laissait des traces sur ma semblant-de-pelouse au mois de mai.
-C'était le temps de lever le fly, de décrisser, de ''r'tourner en bas''.

Que reste-t-il de ce ''passage'' à Fermont ? Ces 10 ans furent une période charnière de ma vie. Une des plus belles. C'était un endroit formidable pour élever une jeune famille. Mes enfants avaient 5 et 4 ans et nous avions accès à une foule d'activités sportives et culturelles. Vers le fin, je ne trouvais plus que c'était un milieu propice pour mes enfants devenus adolescents.

Viens un moment dans la vie où on se sent obliger de ''faire un move''. Qu'importe les raisons, il faut alors suivre son instinct.... Bonne chance Guy.

dimanche 28 octobre 2007

Ouin pis ?

L'autre matin je me suis levé avec l'envie d'aller faire du vélo. ''Heille ! y mouille dehors.'' me disait une petite voix. Ouin pis ? J'aguis ça quand j'entends cette petite voix. Je crois entendre ma mère, monsieur l'curé ou autres rabat-joie patentés qui me rappelle de ne pas sortir d'un certain cadre de vie sous peine de voir le jugement de la majorité s'abattre sur moi et m'identifier comme quelqu'un de bizarre. Quelqu'un de suspect ou pire de subversif en ces temps du ''avec ou contre nous ''. Je peux-tu juste faire ce que ça me tente ? Surtout quand ça dérange personne ! J'ai enfermé la petite voix dans une boîte.

Voir un cycliste sous la pluie à Montréal ou à Québec j'imagine qu'il n'y a rien là. Sauf que moi j'habite une petite ville de 7-8000 habitants où tout le monde se connait au moins de vue. Ça fait que de voir un bonhomme de 50 ans en vélo sous la pluie ça n'a pas le même effet. Ça m'a amusé de voir les automobilistes ralentir à mon passage et s'étirer le cou dans ma direction en se demandant bien qui pouvait être cet hurluberlu en vélo sous la pluie et si tôt le matin. J'ai aussi senti le regard de petites madames derrière les stores verticaux de leur vitrine de salon. Peut-être trouvaient-elles leur quotidien plate et auraient souhaiter se retrouver avec moi. Peut-être aussi avaient-elles hâte que leur mari rentre de travail pour leur raconter ''que le gars qui reste sur telle rue ben y s'promenait en vélo sous la pluie. Tu t'imagines?''

Moi je souriais. Un peu pour les faire chier mais beaucoup parce que ça me faisait grand bien de sortir des règles établies. Combien de fois je me prive de faire ce qui me tente parce que ce n'est pas le moment, il y a autre chose de plus pressant, ce n'est pas raisonnable, qu'est ce que les autres vont penser..... Vous, est ce que ça vous arrive?

Sur le chemin du retour j'ai croisé un gars qui joggait. Il a levé un pouce en ma direction, moi je lui ai fait un clin d'oeil. Je me sentais moins seul à porter les regards surpris de mes concitoyens.

Aujourd'hui y fait soleil. J'ai pas envie de passer mon a.m devant l'ordi. Je pense à un message lu sur le blog hier et ça me rappelle que ça fait plusieurs fois que ma femme me demande d'aller prendre une marche avec elle dans un sentier qui mène à une chute. J'ai besoin d'air pis ça fait longtemps que j'ai pas donné de temps à ma femme ça faque...
Ben faut croire que j'avais mal fermé la petite boîte.
-'' Ouais ben il a plu toute la journée hier. Y a pas personne qui va aller se promener là. Ça va être bouetteux dans l'sentier pis gnagnagna...''
-'' Toé ta gueule!''

samedi 27 octobre 2007

Étranger dans mon propre pays

Coudon c'est tu moi qui es dans les patates ? Je lis chroniqueurs, éditorialistes, courrier du lecteur dans cyberpresse, dans Le devoir et partout c'est un tollé contre le projet de loi sur la citoyenneté québécoise proposée par madame Marois. Accepter ce projet de loi c'est créer deux catégories de citoyens. Bordel de merde on vit déjà dans une société divisé en catégorie: les jeunes, les vieux, les riches, les pauvres,les hommes,les femmes....

Oui mais les nouveaux arrivants devront parler le français sinon ils perdront certains droits comme voter ou se présenter aux élections. Ouais pis! C'est quoi le pourcentage de québécois qui votent aux élections scolaires ou municipales ? Et pis ça vous dirait vous autres de voir arriver 10,000 immigrants ne parlant pas le français s'installer dans votre quartier et prendre le controle des institutions scolaires, municipales et autres?

Oui je souhaite voir les nouveaux immigrants apprendre le français. Même pas à le parler tous les jours mais à apprendre la base. Je veux qu'il reconnaisse le fait que la majorité des habitants du Québec parle le français. Quel mal y a t-il là-dedans ?

Il s'agit d'un projet de loi. Un projet de loi bon sang! Je n'arrive pas à comprendre ce tollé qui se passe dans les médias où on préfère se préoccuper des droits des futurs immigrants que d'encourager la survie de la langue de la majorité des québécois. Calvaire réveillons-nous....et faisons-nous entendre.... Inondons les courriers de lecteurs des médias. Ça n'a aucun sens ce qui se passe présentement...

vendredi 26 octobre 2007

Plaisir solitaire

Vous arrive-t-il d'y penser ? Moi ça faisait quelques jours que ça me trottait dans la tête. Alors ce matin, quand ma femme a quitté la maison, je me suis garroché dans le garde-robe pour enfiler mes vêtements préférés, ceux en lycra qui me collent à la peau et me donnent l'impression d'être nu tellement ils sont confortables. Chaque fois que je les enfile j'éprouve une tite gène, relent de mon éducation sans doute qui dénonce le fétichisme. Et je suis sorti.
Dehors c'était frais mais le soleil brillait. La première personne que j'ai croisé semblait surprise de me voir passer à ses côtés. J'ai bien vu qu'elle me jugeait. Moi je lui ai souri. Bon faut dire que j'habite une petite ville, en région. Si j'habitais la grande je passerais inaperçu sans doute. Finalement j'assume mon exhibitionnisme.
Qu'importe! Je continuais mon chemin et pris un sentier où je savais que je serais seul. Quand je fus certain qu'il n'y avait personne aux alentours je me suis fais plaisir. Mes mouvements étaient courts et secs. J'accélérais le rythme: mes muscles se contractaient, mon coeur pompait et mes poumons se cherchaient de l'air. Plus j'allais vite plus j'avais du plaisir. Je m'assurais une dernière fois que j'étais bien seul. Puis je sentis venir le moment le plus agréable qui soit et je cessa de pédaler.
Faux-plat descendant. 52 km/h . J'ai battu mon record. Quelle sortie en vélo !!!

Flash back

30 ans de boîte à lunch. 3o ans à entendre parler de chars pis de sports. Sentiment d'appartenance mitigé. Y a des jours où je fittais dans le décor, y a des jours où je me sentais un extra-terrestre. Tiens 30 ans d'accomodements raisonnables.
Quand j'étais plus jeune on m'avait promis une société des loisirs. On m'a menti . J'travaillais toujours autant. Ça faque j'ai pris ma retraite à 50 ans. Simplicité volontaire c'est le prix à payer pour la liberté. Pour les extras ç'est les petites jobines. Rien n'a changé. Je suis encore un extra-terrestre dans mon milieu... sauf que là je me marre !

mercredi 24 octobre 2007

Bon. C'est parti mon kiki !

Hum... Impressionnant une page blanche. Autant qu'une intersection dans une ville où je n'ai jamais mis les pieds. Prendre à gauche ou à droite ? Bof ! Quelle importance... tout est dans le voyage pas dans la destination.

Serez-vous des milliers à me lire ? Non ? Des centaines alors ? Non plus!!! Tant pis. A celui ou à celle qui me lit j'offre ce que j'aime le plusssse donner aux étrangers croisés dans mes voyages de cyclotouriste: un bonjour et un sourire.